Lowell Sylvester

Comme vous auriez pu le comprendre, Lowell n’est pas exactement un vrai démon… C’est un enfant né d’un père démon certes… mais aussi né d’une mère mi-ange. C’est l’enfant d’un amour interdit et pécheur. Son père était un démon comme les autres, se fondant dans la masse, ayant la fouine comme animal symbolique. Si cela avait duré, il aurait pu être un simple être démoniaque, suivant les traces de son père. Mais je ne vous conterais pas cette histoire si cela c’était passé ainsi. Son paternel dut venir dans le monde des humains, ce fut ici qu’il rencontra son âme-sœur qui se trouvait être cette jeune femme mi-ange qui est sa mère. Ils le savaient très bien tout les deux, que l’amour entre un ange et un démon ne menait qu’à une seule chose : le désespoir -bien que ceci était tout de même peu fréquent, les deux genres se détestant comme la peste-. Ses parents croyaient pouvoir déroger à cette règle sachant que sa mère avait du sang humain en elle ; malheureusement, ce ne fût pas le cas. Les premiers mois furent remplis de joie mais aussi de fuite, véritable course contre la montre et la mort. C’est ainsi que naquit cet être au sang mêlé, Lowell Sylvester.

Plusieurs mois passèrent, des mois qui se muèrent en années, années qui se trouvaient être bien trop courtes. Lowell avait désormais trois petites années, il suivait une croissance normale, aussi normale que celle d’un démon, d’un ange, d’un shinigami, voir d’un humain… Malheureusement, ses parents étaient toujours considéré comme des renégats, les deux étaient toujours traqués, autant par les anges que par les démons. Seulement le jour fatidique arriva, ses parents se firent tuer à cause de leur amour. Ce jour fût une véritable effusion de sang en Angleterre, là où ses parents c’étaient enfuis. Il fut le seul de la famille à être épargné. Bizarrement épargné par les démons alors qu’ils étaient bien connus pour avoir un cœur de pierre. Ce fut plus tard qui appris la douloureuse vérité, il fût épargné tout simplement car les démons espéraient qu’il révèle des pouvoirs, soit des pouvoirs de démon, la où sa partie ange serait alors effacée, soit des pouvoir d’ange, ce qui leur permettrait alors d’avoir une arme pour –plus facilement disaient-ils- tuer les anges, car comme on dit on combat le feu par le feu. Il existait bien une autre possibilité dans lequel cas il serait bannis voir exécuté ; le fait qu’il ne révèle aucun pouvoir. Le fait est, que ses possibilités s’avéraient être toutes fausses, exactement, il n’a tout simplement pas révélé de pouvoir démon ou ange, il a révélé les deux. Seulement cela, personne ne le savait encore… Car jusqu’à ses sept ans, il fut le souffre douleurs des autres jeunes démons, il n’était qu’un « bâtard ». Du haut de ses dix petites années, il décida avec son esprit mur pour son jeune âge, de faire une chose qui changea tout dans sa vie : s’enfuir dans le monde des humains.

Il fut débarrassé de cette rancœur que tout le monde lui portait dans son ancien monde, seulement le fait d’être différent lui pesait toujours sur son cœur d’enfant, si seulement il avait pu naître démon il aurait eu cette liberté qu’il rêvait tant. Ce fut sur cette pensé qu’il leva la tête pour voir, pour la première fois de sa vie, un oiseau, une blanche colombe qui nichait sur un toit, lorsque celle-ci pris son envol, le seul mot qui lui vint à l’esprit fut « liberté ». Depuis ce jour là, il eu cette étrange admiration pour les oiseaux. Il resta quelques temps dans les rues de son pays natal, l’Angleterre, vagabondant comme le gamin perdu qu’il était. La faim commença à se faire présente, il avait hérité des gênes humaines de sa mère également et donc des besoins vitaux des humains. Il finissait par croire qu’il n’était qu’un simple humain. C’était ce que croyait ses congénères aussi, c’est pour cela qu’ils ne venaient pas le chercher, c’était un poids en moins et autant le laisser mourir des les égouts de Londres que de ce salir les mains…

Il faisait froid, il avait faim, le soleil se déclinait pour laisser place à la lune, cela allait faire le troisième soir qu’il était dans les rues de Londres, il était émerveillé par tout ce qui se trouvait dans se drôle de monde, que ce soit les animaux ou bien l’architecture voir même le style vestimentaires des passants. En faisant quelques pas dans cette rue ou les arbres étaient en cage mais ou les demeures étaient magnifiques il fût parcourut d’un frisson. Ses minces vêtements ne le protégé pas contre ce froid, même si un simple humain serait déjà frigorifié sur place. Il ralentit sa démarche et s’assit sous l’encadrement d’une porte, se repliant sur lui-même. Il ferma doucement les yeux, pour les démons c’était un luxe de dormir, pour lui c’était un besoin vital… Mais seulement malgré se besoin, il ne pu s’assoupir que quelques minutes. Il se réveilla à cause de mouvement et de bruits suspects. Il ouvrit doucement les yeux et releva sa tête. A la vue de ce qu’il se déroulait sous ses yeux son sang ne fit qu’un tour, il se releva brusquement ; jamais il n’avait compris pourquoi il avait fait cela, c’était peut être le destin qui sait ? Une petite fille aux longs cheveux d’un mauve envoutant était entrain de se débattre contre la poigne d’un homme qui essayait de la maintenir tranquille. Elle était habillée que d’une longue robe de nuit blanche à dentelle et gesticulait dans tous les sens, mains sur la bouche pour qu’elle ne puisse pas appeler à l’aide, elle ne produisait que des sons étouffés. Lowell ne pris même pas le temps de réfléchir et fonça sur l’homme qui faisait deux fois sa taille, poing en avant. L’homme en question le vit facilement venir et le repoussa d’un coup de pied, puis pesta contre lui. Le petit garçon tomba à la renverse mais se ressaisit bien vite, l’adrénaline s’empara de lui ainsi que la soif de vaincre bien que cela était pratiquement impossible pour lui. L’homme recommença à lui envoyer des coups, il tomba de nouveau sur le dallage de pierre roulant dessus pour se retrouver sur ses côtes. Il encaissait les coups autant qu’il pu mais diverses ecchymoses commençaient à se former sur son corps frêle, puis il se mit à toussoter du sang. Il cacha son regard son sa frange, son cœur battait à cent à l’heure, il s’entait tout son être bouillonner. Il lâcha un hurlement venu du fond de la gorge qui fut coupé par le pied de l’homme sans pitié qui venait de se poser sur cette dernière, lui écrasant violement. Brusquement Lowell lui attrapa son pied d’une poigne ferme et réussi à le faire glisser pour libérer sa gorge. Il toussota encore et malgré la raclée qu’il venait de se prendre se redressa doucement sur ses deux pieds, puis il leva son regard de couleur vermeil vers l’agresseur. Ses blessures se guérirent lentement, laissant bouche bé l’homme en face de lui. L’homme restait planté devant lui, se demandant comment ce gamin avait fait pour guérir aussi vite, il retenait toujours la petite fille par le poigné. Un long sourire sadique se dessina sur le visage de l’enfant, voyant cela l’homme fut repris par la colère et le frappa de nouveau avec ses jambes –il était bien trop grand pour pouvoir lui donner un coup de poing-. Lowell l’esquiva avec une certaine aisance, puis enchaîna directement avec un puissant –pour son âge- coup de poing dans la vessie de son adversaire. Il ne ressentit presque rien mais regarda le gosse en deux fois. Lowell le fixa, yeux dans les yeux, toujours avec son long rictus : « Relâche cette fille » avait-il ordonné à l’homme, il se rappelait parfaitement bien avoir prononcé ces mots, même maintenant. Il se rappela aussi que l’homme lui avait aboyé une réplique acide qui déchira une partie de son être. Il sentit une puissante pression au niveau de son dos, puis sans aucune douleur, chair et peau se déchirèrent ainsi que ses vêtements pour laisser place à deux petites ailes aux plumes grises couvertes de son propre sang. « Part ! » Ordonna-t-il à l’homme, le regard haineux, du feu brulait dans ses prunelles rouge sang. L’homme ne le fit pas répéter, terrifier par tant de bizarreries venant de se petit, il lâcha le poignet de la fille qui était devenu violet par la prise et il s’enfuit en courant, disparaissant progressivement dans la nuit. Lowell soupira longuement tandis que les ailes disparaissaient et que ses yeux redevinrent de leurs éternels couleurs ambre. Il se retourna vers la petite et lui fit un grand sourire, heureux, puis il s’écroula, perdant connaissance.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, il se trouvait dans une petite pièce, il était allongé sur quelque chose de moelleux, il regarda autour de lui, il se trouvait dans une petite chambre. Il se redressa doucement, ses muscles étaient endoloris et sa tête lui faisait horriblement mal. Il pesta intérieurement. Il essayait de rassembler peu à peu ses souvenirs, puis se rappela qu’il avait aidé une petite fille qui allait se faire enlever. Avait-il réussit ? Il ne le savait pas du tout, tout le reste de ses souvenirs formait un blanc dans sa mémoire. Il prit sa tête entre ses mains, qu’elle sensation étrange… il se sentait différent, comme si le cœur qui battait en lui n’était plus le sien, comme si ses pensés étaient partagées en deux… comme si quelqu’un d’autre était en lui. Il perdit souffle, des bribes de mémoire lui revenaient par vagues, lui donnant encore plus mal à la tête. Brusquement, quelqu’un ouvrit la seule porte de la pièce. Ce fut comme s’il sortait des abîmes profonds, reprenant souffle, ruisselant de sueur, le jeune garçon dirigea son regard vers une petite fille aux longs cheveux mauves et aux yeux de la même couleur à moitié cachée derrière la grosse porte en bois. Elle lui rappelait vaguement quelque chose… Il ouvrit grand les yeux sous la révélation, c’était la petite du soir dernier ou bien celui d’avant, il ne savait pas combien de temps il avait dormis… Il avait donc réussi à la sauver ? Il soupira de soulagement… Ce fut juste après cela qu’il se demanda enfin où est-ce qu’il se trouvait… C’était bien le cadet de ses soucis pour l’instant, où qu’il soit cela devait être bien mieux qu’en Enfer. La petite le fixait, il ne saurait d’écrire ses pensées. Le garçon ne trouva rien de mieux que de lui envoyer en grand sourire.

Ce fut après cela qu’ils firent plus ample connaissance, cette petite se nommait Mitsuko Murasaki, c’était une jeune héritière à peine âgée de six ans. Jeune héritière qu’il avait sauvé d’un kidnapping, c’était fréquent chez les enfants nobles disait-elle, mais Lowell savait que c’était l’une des seules fois où c’était elle la cible, rien qu’à l’expression sur le visage de sa cadette. Ca a part il apprit qui se trouvait dans une petite chambre du manoir Murasaki, personne d’autre qu’elle et quelques servants étaient au courants qu’il était ici, il parait que ses parents l’exécuterais s’ils savaient qu’il logeait sous leur toit. « Encore plus méchants que les démons… » Pensa Lowell à tord.

Le temps passa, il ne rencontra pas les parents de la petite une seule fois, restant cloitré dans cette petite chambre, protégé par le silence des domestiques et de Mitsuko qui était devenue sa complice. Une année défila, puis deux et trois, les parents, bien trop absorbés par leur travail n’avaient jamais soupçonné qu’un petit intrus logé sous leur toit et que leur jeune fille s’acoquiné avec ce dernier. D’ailleurs, Lowell lui avait révélé un depuis un bout de temps sa vraie nature, heureusement, cela n’avait rien changé dans leur relation amicale. Les jours défilaient et le rire était devenu le compagnon quotidien de cet enfant qui était né d’un amour interdit. Il n’avait jamais était aussi heureux, bien que cela était peu, il avait tout ce qu’il avait besoin, un toit, de la nourriture, mais surtout, quelqu’un sur qui compter. Cependant, cela n’allait pas durer éternellement…

Trois année, quelques mois, quelques semaines, quelques jours… cependant cette fois ci c’était le jour de trop. Alors qu’un domestique lui apportait sa nourriture, comme d’accoutumé, celui-ci eu le malheur de bousculait la maitresse de maison. Il ne trouva aucune excuse, ni justification à propos du fait qu’il transportait tout un plateau de nourriture. La dame retraça facilement le chemin que devait emprunter le domestique. La femme ouvrit minutieusement la porte puis croisa le regard du jeune garçon, puis celui de sa fille qui était entrain de jouer avec lui. Horrifiée, sa première réaction fut d’appeler ses domestiques lorsqu’ils arrivèrent, elle ordonna à l’une d’elle d’aller chercher son mari. Le cœur de Lowell se sera, il savait qu’il allait devoir partir d’ici, renoncer à se bonheur et devoir quitter Mitsuko. Mais si soudainement… Un servant s’approcha et saisit Mitsuko pour l’éloigner de lui. Le jeune garçon se leva brusquement, la couleur de ses yeux oscillait entre l’or et le sang, durant ses trois ans il avait appris qu’en lui ce trouvaient des pouvoirs de démons assez minimes mais tout de même présents, il n’hésiterait même pas une seconde à s’en servir pour Mitsuko. Il grinça des dents et lança un regard remplis de haine au servant qui tenait son amie. L’homme frissonna quand son regard rencontra celui rouge sang. La maitresse de maison fut sans voix à la vue de cette soudaine teinte rouge dont les yeux de cet intrus c’étaient coloriés. Elle déglutit fortement, le regard caché derrière sa frange, apeurée par cette bizarrerie, elle ordonna à ses domestiques « Tuez ce monstre ! ». Les yeux de Lowell s’arrondirent, cela faisait bien longtemps qu’on ne l’avait pas appelé comme cela. Son cœur se serra et son visage se crispa il baissa la tête et déclara d’un certain ton, emplie de tristesse et de haine « Vous n’aurez pas besoin… je pars sur le champ ! ». Le jeune être mi démoniaque bouscula les domestiques en jouant des épaules, sans trop de mal, puis sortit de la pièce, lançant un regard rongé par la tristesse à la seule personne qu’il avait pu apprécier dans sa triste vie. Très vite il réussit à sortir du manoir. Le ciel était orangé, la nuit était sur le point de venir, une nouvelle vie bien plus triste que sa précédente aussi…

Il erra un bout de temps autour de se manoir, le ciel nocturne c’était pointé depuis plusieurs heures maintenant. Il ne pouvait pas encore ce détacher de ces trois dernières années passées dans cet endroit. Il était assis, recroquevillé sur lui-même, devant la grille de l’habita. Il entendit soudain des pas derrière lui, ses sens se mirent directement en alerte, était-ce les domestiques qui venaient faire le travail que leur avait ordonné leur maitresse ? Il se retourna vivement et son regard redevenu or croisa celui mauve de Mitsuko. Il en eu le souffle coupé, que faisait-elle ici ?...

Après plusieurs heures de débats enflammé entre les deux enfants, l’une voulant rester avec lui, l’autre voulant que cette dernière reste avec sa famille et ne connaisse pas la vie de rue, ils finirent par partir ensemble des alentours du manoir avec un silence pesant qui régnait entre eux. Les jours passaient dans la rue devinrent une semaine entière. Les parents de Mitsuko semblaient ne pas rechercher cette dernière ; pour cause. C’était un jour normal, un autre jour dans la misère, qui s’engageait pour eux. Ce fut non sans surprise et divers sanglots mêlé aux larmes qu’ils avaient trouvé un vieux journal, celui-ci avait en première page un certain article qui fut comme un poignard dans le cœur pour la petite fille qui accompagné Lowell. Ils apprirent par ce malheureux bout de papier que la famille Murasaki avait était attaqué, le manoir était détruit, les divers servants s’étaient enfuis ou bien étaient mort, de même que la maîtresse de maison tandis que le mari était porté disparu. Lowell avait eu des moments sombres dans sa vie, mais jamais plus que celui-ci. Ce n’étais pas lui qui souffrait mais la seule personne à laquelle il tenait et la voir souffrir lui faisait encore plus mal que si c’était lui. Une vague de tristesse s’empara alors d’eux… repliés dans un coin d’une sombre ruelle, ils vaguaient à leur peine. Ce fut non sans effarement que Lowell relu le vieux journal, s’attardant entre les lignes. Il plissa les yeux, mécontent par les pensées qui lui venaient à l’esprit. Attaqué… Cela voulait dire que quelqu’un était derrière tout cela, que ce soit à cause de l’argent ou d’une vengeance, il n’en avait que faire, Mitsuko était surement en danger. Son cœur manqua un bond, il saisit directement la petite fille qui était à ses côtés, la serrant fortement contre lui en faisant attention de ne point lui faire de mal. Il avait les yeux fermés, mais ci ceux-ci étaient ouverts on aurait pu facilement discerner que leur couleur avait une nouvelle fois changée. . Il sentait la détresse s’émanant de la jeune fille, cette dernière l’appelait, l’envoutait, le suppliait… C’est comme ça qu’il apprit qu’il était capable de commettre cet acte qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Il ouvrit sa bouche, pâteuse, prêt à parler, ses paroles, ses actions, allaient surement être les plus importantes de sa longue vie. Il demanda à cette jeune personne frêle qui jonchait dans ses bras, de sceller un pacte avec le démon qu’il était Il ne voulait pas de son âme, il n’était pas friand de ces mets que les démons appréciaient tant, au contraire, il voulait la préserver, la protéger. D’amie, de confidente, de sœur, la jeune Murasaki allait devenir sa maîtresse. Cela changerais leur relation, comme pas du tout. Tout ce qu’il voulait, c’était la protéger, la rendre de nouveau heureuse… et cela il ne se garda pas de lui dire. Ce fut avec un grand étonnement qu’il entendit Mitsuko, entre deux sanglots, demander de sceller le pacte. Il en resta bouche bé, mais se ressaisit très vite. Il lui susurra à l’oreille quelques mots sur le fait que cela n’allait pas être une partie de plaisir de graver cette promesse en eux, cela ne fit pas froid aux yeux de la petite de neuf ans, jeune et téméraire elle était. Il baissa la tête, puis avec un geste délicat il posa sa main gauche sur le milieu des omoplates de la plus jeune. Une lumière vive s’émana de l’endroit, se mêlant aux cris de douleurs des deux enfants. Lowell avait l’impression qu’on le marquait au fer rouge. Le sceau brûlant se dessina sur sa main gauche et exactement le même se fit place sur le dos de la petite fille. D’un coup, la douleur disparue, comme si elle n’avait jamais existée. Un voile flou se posa sur ses yeux. Doucement et machinalement il aida la petite fille à se relever, tandis qu’il posa un genou à terre, baissant la tête. Il prit lentement la petite main frêle de l’enfant et la porta doucement à ses lèvres, embrassant les doigts fins, jurant qu’il sera toujours là pour elle. Un doux sourire s’inscrit sur ses lèvres.

Plusieurs mois passèrent, trois pour être exacte. Lowell suivait désormais le fil de l’actualité, essayant de savoir si le meurtrier de la mère de sa jeune maitresse avait été arrêté ou non. Et bien que cela fasse trois longs mois que l’accident avait eu lieu, il n’y avait toujours aucune piste. Lowell soupira longuement après avoir mis en boule le énième journal qu’il avait lu. Son regard se tourna vers Mitsuko, elle devenait faible et mince, telle une feuille morte. Son cœur se serra, pourquoi avait-il du l’entrainer avec lui dans tout cela ? Pourquoi n’était-il pas capable de lui trouver un foyer chaleureux ? Du haut de ses treize ans il ne pouvait rien faire, juste lui ramener assez de nourriture pour qu’elle puisse vivre et de lui coudre de beaux habits avec presque rien. Mais ce n’était pas assez…

Un beau jour, alors qu’il était seulement assoupi aux côtés de Mitsuko, en soirée. Cette dernière ce mise à chanter. Bien que cela avait réveillé Lowell, il ne fit rien paraître, préférant la laisser chanter son chant mélodieux et mélancolique. Son cœur se souleva, il pouvait entendre la tristesse que portait la petite tout au fond d’elle rien qu’avec cette complainte. Un frisson le parcourut, remontant le long de son échine. Il redressa vivement la tête et en un rien de temps s’interposa entre un vieil homme et sa protégée, fronçant les sourcils essayant de le dissuader de faire quoi que ce soit. Mais la réaction de cette vieille personne aux cheveux grisonnants, aux traits sages et aux yeux remplis d’un savoir sans fin, le surprit ; il lui sourit tendrement. Cela désarma totalement le garçon, mais lorsque la grosse voix enrouée de l’homme retentit en leur demandant s’ils étaient seuls, il se remit sur ses gardes, le regardant d’un air septique. Mitsuko lui répondit une note de tristesse dans sa voix, oui, ils étaient incroyablement seuls. Mais ce fut comme un miracle lorsque le vieil homme leur demanda de venir habiter avec lui, argumentant comme quoi il était seul et qu’ils pourraient être les enfants qu’il avait toujours désirés et pourtant jamais eues. Le jeune démon tiqua et refusa l’offre de but en blanc, se méfiant du vieillard qui avait pourtant l’air bienveillant. Cela créa une drôle d’atmosphère entre les enfants et l’adulte… Voyant le regard désolé de la personne âgée, le jeune garçon se retourna vers son amie, enfin sa maîtresse. Son image le frappa, comme si c’était la première fois qu’il la voyait dans cet état que l’on pouvait qualifier de pitoyable. Le cœur lourd, il apprit que c’était le mieux à faire pour Mitsuko, il s’excusa doucement et demanda si l’offre était toujours d’actualité. Il vit un éclat de joie briller dans les yeux bleus ternis du vieil homme.

Une nouvelle vie, bien plus joyeuse, commença pour Mitsuko et Lowell, ils grandirent lentement, oubliant peu à peu les souvenir de la rue, bien que le jour où il avait scelle le pacte avec sa jeune maitresse restait graver tout aussi bien en lui que dans sa mémoire. Mitsuko avait reprit des forces considérablement, son démon, quant à lui, se perfectionna aux taches quotidiennes. Le vieil homme n’avait jamais connu la vraie nature du garçon, bien qu’il devait surement se douter de quelqu’un chose, rien qu’avec les réactions et le comportement du plus jeune. C’est vrai ! Il mangeait peu, il dormait peu, il était beaucoup plus fort que les garçons de son âge, beaucoup plus rapide et vif aussi et il apprenait les choses très facilement, de plus il obéissait au doigt et à l’œil à Mitsuko et était aux petits soins avec elle. Enfin, tout cela mis à part, les enfants étaient réellement heureux, cela avait été une bénédiction du ciel -sans parler des anges, car ceux-ci devaient détester Lowell-. Le petit majordome se perfectionna très vite au niveau couture, cuisine et ménage, mais il mit du temps avant de pouvoir se retrouver dans la grande maison du grisonnant, grande maison que l’on pouvait vraiment comparer à un manoir bien qu’il n’était pas plus grand que celui des parents de Mitsuko… Les années défilèrent rapidement, ils grandissaient de jours en jours sur le regard protecteur du seul homme qui avait su les aimer plus que tout autre que leurs géniteurs maintenant disparus. La jeune maitresse du démon s’épanouissait rapidement, sa silhouette devint élancée et son visage s’affinait… le seul, minuscule, petit soucis, était la poitrine, qui restait incroyablement plate, mais cela Lowell se gardait bien de le dire, sachant que cela vexerait profondément sa maîtresse, il se contentait seulement de faire des petites allusions qui la faisait rager à son plus grand bonheur. Quant-à lui, il devenait un beau jeune homme robuste et grand, au visage aux traits angéliques qu’ils avaient surement du hériter de sa mère. Mais contrairement à eux, l’homme qui les hébergés depuis maintenant six ans, devenait de plus en plus ridé, de plus en plus courbé, ses yeux devenaient incroyablement vitreux et sa tête devenait progressivement chauve. Ses mains tremblaient, sa mémoire se faisait vieille et pourtant il se rappelait toujours très bien de ses deux protégés. Cet homme était fort, mais le temps et la vieillesse eurent très vite raison de lui et dans un douloureux déchirement il les quitta. Vous n’avez jamais vu un démon pleurer ? Vous croyez qu’ils ne pleurent pas ? Vous avez tout faux. Ce jour-ci, tout le malheur que Lowell avait accumulé durant tout le long de ces dix neuf années, se vida d’un coup. Il n’avait jamais autant pleuré, son cœur n’avait jamais autant souffert que par le départ de cet homme. Les larmes ne finissaient plus de couler sur le corps inerte qui affichait le même sourire qu’à leur rencontre. Les paupières closes, il avait l’air serein. Après avoir remarqué cela, Lowell cessa de pleurer, un sourire triste gravé sur son visage… Lors de l’enterrement, il garda un air neutre, tandis que Mitsuko pleurait encore et encore, c’était bien compréhensif, pauvre enfant… Par le testament de cet homme, veuf depuis bien longtemps, sa femme ayant périt dans un malheureux incident, n’ayant jamais eu aucun enfants de son sang, ils apprirent qu’il leur léguait tout ce qu’il avait, le manoir et sa fortune, mais la chose la plus importante qu’il leur avait donné avait été son amour.

Maintenant une nouvelle page de leur histoire, de leur vie, se tourne, on s’attend tous à ce que se soit la plus banale, mais entre vous et moi, je suis sûre que non.

FIN (enfin… que pour l’instant…)